Création 2024
Les Soumis
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«1: Avez-vous déjà ressenti un mal-être dans votre travail, la sensation que vous n’étiez pas tout à fait maître de vous-même, à l’aise, respecté ?
2. Vous êtes-vous déjà senti maltraité, dominé, et incapable de vraiment répliquer pour échapper à ce sentiment de soumission ?
3. Ressentez-vous un vertige face à l’idée de devenir libre et heureux ?
Un vertige ou un profond sentiment d’échec, de tristesse, de colère… ?
4. Enviez-vous les gens pour qui l’argent n’a pas l’air d’être un problème ?
5. Avez-vous déjà pensé que malgré votre dégoût pour votre travail ou pour vos conditions de travail, vous étiez incapable d’en changer ?
Si vous avez répondu OUI une fois ou plus, vous êtes probablement un soumis malheureux !
Chris, facilitateur d’ateliers de développement personnel un peu particuliers, vend à ses participant·es, les « soumis malheureux », une méthode pour se réadapter à la société. En effet, lui ne propose pas de projet de transformation de la société, d’ailleurs, il ne veut pas entendre parler de politique !
Chris voit le monde en noir et blanc : il y a ceux qui dirigent, qui ont le pouvoir, les maîtres, et il y a ceux qui ne sont rien, les soumis, mais dont la société a besoin !, et qui n’ont pas à avoir honte de ce qu’ils font.
Au contraire ! ils peuvent s’épanouir, prendre du plaisir dans leur rôle… et c’est ce que les soumis·es malheureux n’arrivent pas à faire.
Mais pas de panique, Chris est là pour les aider !
Pour lui, les soumis doivent, pour être heureux, se libérer, soit en devenant des maîtres, et en soumettant les autres à leur tour ! soit en réalisant qu’ils aiment, au fond, leur soumission.
Cette idée est au centre du processus de guérison qu’il leur propose. Car aider ces gens inadaptés à trouver la voie de l’émancipation, c’est son dada à lui. Mais attention ! ici, pas question de parler de politique. Chacun est là pour faire un travail sur soi-même, pour s’introspecter, se développer personnellement, aucunement pour remettre en question le monde extérieur, l’ordre établi, le collectif.
…alors , êtes-vous plutôt maîtres, ou soumis ?
Une création du collectif Nash
Mise en scène de Laura Lascourrèges
Assistanat à la mise en scène, binôme Théâtre Forum : Chloé Dufresne
Technique : Benoît Courtel
Au jeu : Lucas Borzykowski, Jean Deron, Camille Hoinard et Juliette Villenave
» Dis-moi Cécile , tu fais du sport un petit peu ? Tu as vu qu’on a mis en place des cours de yoga le matin pour celles et ceux qui le souhaitent ? Ce serait vraiment bien, je pense, tu ailles y faire un tour hein. Que tu jettes un œil… Tu sais notre métier Cécile c’est un métier de représentation, et c’est important que tu soignes ton physique, tu comprends ? Le prend pas mal hein, moi je te trouve superbe comme ça par ailleurs hein comme je t’ai déjà dit.. magnifiques formes…
Mais c’est vrai qu’avec des petites jupes serrées, de petits talons, un peu de rouge à lèvres…c’est pas grand chose, en mettant en avant ta féminité, en évitant de te laisser aller… ce serait tellement plus élégant, tellement plus classe tu penses pas ? Même à toi ça te ferait plaisir je pense, non ? »
Création 2023
La Gourmandise dans les joues
La Gourmandise dans les joues est un conte musical, seule-en-scène, pour les enfants à partir de 6 ans.
La comédienne conte l’histoire et exister tout un monde dans son récit avec un ukulélé, le chant, un micro, une pédale de loop et quelques instruments conçus par la Fabrik Ecolozic, lutherie sauvage et recyclée.
La Gourmandise dans les joues, c’est un spectacle-soin qui nous relie au monde du vivant.
Et donc, qui nous relie à nous-même, aux arbres rugueux et puissants, à la colonie de fourmis travailleuses qui passe à nos pieds, à l’herbe touffue qui surgit sur le bord du trottoir, aux framboises qu’on aime toucher de nos lèvres… La crise écologique que nous traversons est peut-être d’abord une « crise de l’attention, de la sensibilité » et il est largement temps d’œuvrer à reconsidérer l’humain en tant qu’animal parmi les autres, défaire notre imaginaire de sa supposé transcendance. La nature n’est pas qu’un décor où aller se ressourcer, ou bien un puits de ressources à prélever pour notre système de production, la nature nous en faisons nous-même partie, nous les êtres humains, éléments du vivant parmi tant d’autres, tous interdépendants. Habiter, c’est toujours cohabiter.
A la base de ce projet, il y a donc l’envie de faire quelque chose pour et avec ces enfants, pour cette génération qui hérite d’une planète en feu.
La Gourmandise dans les joues, c’est l’histoire de Pastel qui depuis tout.e petit.e, après l’école, fonce au jardin pour arracher à son framboisier quatre cinq framboises et les mettre à sa bouche, goulûment. Pastel adore ça. Son framboisier n’est pas un framboisier comme les autres, il est réellement l’ami de Pastel.
Un jour, en rentrant de l’école, Pastel court retrouver son framboisier André dans le jardin. Mais là, terreur ! Le framboisier a disparu. Le rouge des joues parcourt tout son corps en fureur. Pastel cherche partout. Rien du tout.
Commence alors une véritable épopée-enquête pour notre personnage, afin de retrouver son cher André !
Une création du collectif Nash
Mise en scène de Camille Hoinard
avec Laura Lascourrèges
Instruments de musique : la Fabrik Ecolozic
Son : Benoît Courtel
Costumes : Céline Hoinard
Masque création : David Mendes de Oliveira
« S’ils ne savent pas faire les humains
Pourquoi leur laisser les jardins ?
Si les sagesses anciennes ils ont oublié
Pourquoi leur laisser les arbres fruitiers ? »
Création 2018-2020
Splendeur dans l'herbe
On a le sentiment que quelque chose s’est perdu. Nous cherchons âprement à redonner un sens aux mots « fraternité » et « altruisme ». A tendre la main vers l’autre avec désintérêt. Mais cela nous semble être une utopie. Peu importe la bonne conscience que nous tentons de faire survivre en nous : nous étions jeunes, mais le fait est qu’aujourd’hui nous sommes fatigués, las de nos principes et que la solitude à laquelle nous sommes astreints s’épaissit au fil des années.
Alors tentons une expérience. Prenons un groupe d’amis fidèles, jeunes d’apparence mais déjà usés, bouleversés par la vie. Jouons des retrouvailles, et au cours de cette soirée d’apparence anodine, confrontons-les à la fatalité de la mort. La mort oui. Pour les frapper de plein fouet. Les mettre face à leur égo respectif. Forçons-les à regarder la vérité en face. Le temps d’une soirée, observons comment la violence de la perte peut faire éclater l’émotion, le non-dit, la rancœur. Ou au contraire, faire revivre pour un instant une joie perdue, une nostalgie heureuse, l’authentique fusion mentale et physique que seule l’enfance semblait pouvoir connaître.
Questionnons l’essence de ce lien, l’amitié, l’union rare et précieuse qui lie des êtres qui ont choisi de faire un bout de chemin ensemble. Ce lien signifie-t-il pour autant que nous sommes fidèles ? Que notre amour pour l’autre est sans tâche ? Que nous sommes absolument dévoués ? Nous donner à l’autre, nous n’y arrivons pas ; mais quand il s’agit de nos amis, quand il s’agit d’endosser le deuil de l’un des membres de notre famille de cœur, de l’un des êtres les plus chers, il n’est plus possible de fuir.
En parlant de l’amitié, nous voulons aborder la question de la sincérité, de la fidélité, de notre rapport à l’Autre ; expérimenter la tentative de donner une vraie place à notre prochain dans un monde où il est si simple de fuir ses responsabilités ; expérimenter la possibilité de retrouver la joie, l’innocence de l’enfance. L’ époque où rire, chanter et danser allaient de soi.
Une création du collectif Nash,sous le regard de Lucas Borzykowski AvecJean-Albert DeronCamille Durand-TovarCamille HoinardRichard JovialMargot LadroueLaura Lascourrèges ScénographieSurya David White Création LumièreMarin Peylet Crédits PhotosNicolas Lascourrèges, Vincent Rochette
Bien que l’éclat
Qui était autrefois si brillant,
Se soit évanoui à jamais,
Bien que rien ne puisse ramener l’heure
De cette splendeur dans l’herbe,
De cette gloire dans la fleur,
Nous ne pleurerons pas, mais trouverons plutôt
La force dans ce qui reste après.
William Wordsworth
Création 2016-2018
La Communauté Imaginée
Un jour, dans un futur proche, un groupe de citoyen-ne-s est appelé à décider de la culpabilité d’un autre. La peine de mort n’existe plus… pour l’instant. Mais les lois sont durcies, on doit purger le pays de ses éléments dangereux, les envoyer au loin, les déchoir de leur existence civile. Le syndrome dit « syndrome Douze hommes en colère » habite tous ceux qui ont un jour fait partie d’un jury populaire : quelle qu’ait été l’issue du procès, chaque exjuré est hanté, longtemps, par l’image de l’accusé à la barre, comme si lui-même s’était rendu coupable d’une faute terrible.
« Et s’ils s’étaient trompés ? »
Dans La Communauté imaginée le Collectif Nash s’affronte avec vertige aux certitudes, aux doutes, à la conscience de ce que nous sommes, de ce que nous créons, de ce que nous acceptons ou refusons de notre société, de notre histoire collective et personnelle. Tous ces débats, ces codes juridiques, ces calculs compliqués — tout cela, pour continuer à vivre avec un couteau planté dans le ventre, un harakiri permanent.
« Et s’ils s’étaient trompés ? »
Sur une variation du très célèbre Douze hommes en colère de Reginald Rose, le Collectif Nash nous invite dans la salle de délibération, dans une France future et fantasmée. Ce n’est plus la peine de mort, abolie depuis 1981, qu’envisage le collectif Nash dans son adaptation. La peine qui doit être infligée au jeune accusé s’il est inculpé est, assortie à la réclusion longue, la plus grave que l’on puisse imaginer aujourd’hui : la fameuse déchéance de nationalité. En écho à ce débat d’actualité, notre réécriture est rebaptisée La Communauté imaginée en hommage au livre de l’historien Benedict Anderson, qui définit la Nation comme construction d’une communauté politique abstraite, réunissant des gens qui ne se connaissent pas mais éprouvent un sentiment d’appartenance commune.
Décidé à « mimer » le débat public, le collectif Nash fait entrer en son sein un vidéaste et photographe qui adjoint son oeil de cinéaste pour l’aider à créer l’illusion du film documentaire. La Communauté imaginée devient alors la chambre noire d’un huis-clos filmé en permanence et en live où se heurtent les débats d’idée de la société civile actuelle.